Plan de mobilité employeur : comment les entreprises réinventent la mobilité de leurs collaborateurs
- lesliethiercelin
- 7 oct.
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 oct.
Introduction
L’intégration du plan de mobilité employeur dans la démarche RSE des entreprises n’est plus une simple tendance, c’est une nécessité. Alors que la mobilité constitue le premier poste d’émission de gaz à effet de serre en France, elle représente aussi l’un des leviers les plus concrets et visibles pour engager la transition écologique. Selon l’ADEME, les trajets domicile-travail et les déplacements professionnels peuvent représenter jusqu’à 75 % du bilan carbone global d’une entreprise de services.
Depuis la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) adoptée en 2019, les entreprises de plus de 50 salariés situées dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants ont l’obligation d’élaborer un plan de mobilité employeur (PDME). Derrière cette contrainte réglementaire se cache une véritable opportunité stratégique : réduire les émissions, améliorer la qualité de vie au travail et renforcer l’attractivité de la marque employeur.
Mais au-delà des textes, c’est tout un changement de culture qui s’opère. Les habitudes ancrées – comme prendre la voiture seul chaque matin, ou l’avion pour une réunion de deux heures – sont remises en question. La mobilité n’est plus seulement un sujet de logistique : c’est un enjeu humain, collectif et identitaire.
Elle touche à la façon dont nous vivons, travaillons et coopérons. Comment, alors, transformer la contrainte en moteur d’engagement ? Comment faire de la mobilité un outil de performance durable et de fierté partagée ?
C’est le défi que relèvent aujourd’hui les entreprises les plus engagées — souvent accompagnées d’acteurs innovants comme Peas’Up, qui a fait de la mobilité durable un levier d’action concret et joyeux pour les collaborateurs.

1. Une obligation réglementaire devenue levier stratégique RSE
1.1. Le cadre légal du plan de mobilité employeur
Depuis la mise en place de la Loi LOM, les entreprises de plus de 50 salariés ont l’obligation de négocier un plan de mobilité avec les représentants du personnel. L’objectif est clair : réduire l’usage de la voiture individuelle et promouvoir des alternatives plus durables — vélo, covoiturage, transports collectifs, télétravail ou marche à pied.
Ce plan s’intègre dans la négociation annuelle obligatoire sur la qualité de vie et les conditions de travail (QVCT) et devient un élément de dialogue social.
Il vise autant à améliorer le bien-être des collaborateurs qu’à répondre aux enjeux environnementaux. Pour les entreprises, cela signifie à la fois une responsabilité légale et une opportunité de repenser leurs pratiques.
Certaines régions, comme l’Île-de-France ou la Métropole de Lyon, vont plus loin en proposant un accompagnement technique et financier via les autorités organisatrices de la mobilité (AOM). Ainsi, ce qui pouvait sembler une contrainte administrative devient peu à peu un outil de pilotage RSE, au cœur de la stratégie climat des organisations.
1.2. De l’obligation à la performance : une opportunité RSE
Mettre en place un plan de mobilité, c’est agir sur plusieurs leviers de performance à la fois : réduction des coûts, amélioration du climat social, et valorisation de la marque employeur. Une étude menée par l’ADEME et France Mobilités montre que les entreprises ayant déployé un plan de mobilité complet observent une réduction moyenne de 10 à 15 % des émissions liées aux trajets domicile-travail dès la première année.
Mais ce n’est pas tout : ces démarches favorisent aussi la ponctualité, la productivité, et même la rétention des talents. Dans un marché du travail où le sens et la cohérence environnementale comptent de plus en plus, un engagement crédible sur la mobilité devient un argument fort pour attirer de nouveaux collaborateurs.
En somme, la mobilité devient un indicateur de performance globale : elle relie impact environnemental, satisfaction sociale et efficacité économique.

2. Le transport, premier poste d’émission carbone dans les bilans RSE
2.1. Des chiffres parlants
Le transport est responsable de près de 31 % des émissions nationales de CO₂, selon le ministère de la Transition écologique. Dans les entreprises, il s’impose comme le premier poste du scope 3, c’est-à-dire des émissions indirectes. Avion, voiture individuelle, taxis, trajets domicile-travail : tout cela pèse lourd dans les bilans carbone.
Dans les secteurs de service, notamment les cabinets de conseil, les banques ou les sociétés d’ingénierie, les déplacements professionnels représentent souvent plus de la moitié de l’empreinte carbone totale. À titre d’exemple, BNP Paribas a mesuré que ses voyages d’affaires représentaient à eux seuls 60 % de ses émissions internes.
2.2. La transformation du voyage d’affaires
L’époque où un aller-retour Paris-Marseille en avion pour une réunion d’une heure était la norme est en passe d'être révolue. La plupart des entreprises adoptent désormais des politiques de voyages responsables :
Priorité au train sur les trajets de moins de 4 heures,
Mutualisation des déplacements,
Visioconférences systématiques,
Compensation carbone pour les voyages nécessaires.
Certaines, comme Capgemini ou EDF, ont même créé des chartes de mobilité durable internes, liant la réduction des trajets à des objectifs RSE mesurables. D’autres, plus innovantes, expérimentent des “budgets carbone voyage” attribués par service, encourageant la sobriété par la responsabilisation.
L’enjeu est double : préserver la planète, mais aussi réconcilier efficacité professionnelle et cohérence écologique.

3. Changer les comportements : un défi culturel avant tout
3.1. La dimension psychologique du changement
Changer les habitudes de transport ne dépend pas uniquement de la raison, mais des émotions et de la perception. Les études en sociopsychologie comportementale menées par le Cerema, Mobilize ou encore la Fondation David Suzuki le montrent : nos choix de déplacement répondent à des logiques de confort, de contrôle et d’identité. La voiture, par exemple, symbolise encore la liberté et la maîtrise du temps.
Pour dépasser ces freins, il faut mobiliser les leviers comportementaux :
L’effet d’entraînement (voir ses collègues adopter une nouvelle habitude crée un réflexe collectif),
La gamification (rendre le changement amusant et gratifiant),
La reconnaissance sociale (valoriser les gestes vertueux).
L’approche “nudge”, issue de l’économie comportementale, prouve qu’on peut faire évoluer les comportements sans contraindre, simplement en rendant la bonne option plus visible, plus simple et plus valorisante.
3.2. De la contrainte à l’engagement positif
Les démarches participatives comme la Fresque de la Mobilité ou les programmes de sensibilisation collective transforment la perception du problème. Elles permettent aux collaborateurs de comprendre que la mobilité durable ne se résume pas à “prendre le bus” — c’est repenser son rapport au temps, au lieu, à la communauté. Ces actions créent un sentiment d’appartenance : chacun devient acteur du changement.
Et plus ce sentiment de contribution augmente, plus la transition devient naturelle. La clé réside donc dans l’émotion positive et le plaisir d’agir ensemble.
4. Un levier RSE rapide et visible pour les entreprises
4.1. Des actions simples, des résultats rapides
Mettre en place des solutions de mobilité durable, c’est agir rapidement et efficacement. Télétravail, forfait mobilité durable, parkings mutualisés, incitations vélo ou covoiturage… autant de mesures accessibles qui produisent des résultats mesurables dès la première année.
Selon le Cerema, certaines entreprises ont réduit leurs émissions de 20 % grâce à des politiques de mobilité mieux pilotées et des incitations comportementales bien conçues. Mais au-delà des chiffres, ces mesures favorisent une culture du collectif, une fierté d’appartenance et une meilleure qualité de vie au travail.
En un mot : elles donnent du sens au quotidien. La mobilité durable a aussi un effet d’entraînement transversal : elle inspire d’autres démarches vertueuses dans l’entreprise, comme la sobriété numérique, la restauration durable ou la gestion responsable des ressources. Les directions RSE remarquent souvent que les collaborateurs qui adoptent des mobilités plus sobres deviennent aussi plus attentifs à leur empreinte dans d’autres domaines.
C’est ce que les sociologues appellent un effet de transfert comportemental positif : le changement d’habitude sur un plan concret crée une dynamique plus globale de cohérence et de responsabilité. De plus, les plans de mobilité sont particulièrement efficaces pour rendre visible l’impact des politiques RSE. Contrairement à des actions plus abstraites, leurs effets se mesurent vite : moins de trajets, moins de CO₂, plus de satisfaction.
Enfin, la mobilité agit comme un levier de cohésion intergénérationnelle : elle réunit des profils et des âges différents autour d’un objectif commun, celui de se déplacer autrement et mieux.
4.2. Le frein humain : résistance au changement
Le principal obstacle reste la résistance psychologique : la peur de perdre du confort, du temps, ou de la flexibilité. Pour lever ces freins, la pédagogie et la reconnaissance sont essentielles. Plutôt que d’imposer, il faut accompagner, inspirer, montrer que la transition peut être agréable.
Des initiatives comme celles de Peas’Up transforment la contrainte en jeu collectif. Grâce à des défis, des missions et des retours positifs, elles permettent aux collaborateurs d’expérimenter la mobilité durable de manière simple et motivante. Cette approche ludique facilite l’adhésion et crée une émulation bienveillante : les salariés ne se sentent plus contraints, mais acteurs d’un progrès partagé. C’est ainsi que la mobilité devient non seulement un pilier de la stratégie RSE, mais aussi un vecteur de culture d’entreprise et de fierté collective.
5. Accompagner le changement avec le “Parcours Mobilité Peas’Up”
5.1. Une approche comportementale de la mobilité durable
Le Parcours Mobilité Peas’Up s’appuie sur les sciences comportementales pour rendre le changement accessible et enthousiasmant. Pendant 3 semaines, les équipes participent à des missions quotidiennes (5 à 10 minutes par jour), à des quiz et défis collectifs, tout en suivant l’évolution de leurs résultats.
L’objectif : aider les salariés à comprendre leurs impacts, à expérimenter de nouvelles pratiques, et à s’approprier la mobilité durable au quotidien. Ce format court, ludique et mesurable permet de passer de la prise de conscience à l’action, sans injonction ni culpabilisation.
5.2. Trois leviers d’impact inspirés du modèle Peas’Up
Individu : favoriser la reconnexion entre bien-être personnel et mobilité durable.
Territoire : ancrer la démarche dans le réel (trajets domicile-travail, infrastructures locales).
Métier : adapter les actions à chaque service (voyages d’affaires, logistique, réunions).
Grâce à cette approche intégrée, le “Parcours Mobilité” agit sur la culture d’entreprise autant que sur les comportements. Les collaborateurs deviennent moteurs du changement, et l’entreprise, actrice d’une mobilité régénératrice et collective.
Conclusion
La mobilité est bien plus qu’un moyen de déplacement : c’est un symbole de transformation collective. Elle incarne la capacité d’une organisation à se réinventer, à concilier performance et sens, à faire du mouvement une force de cohésion. La RSE dans la mobilité n’est pas une mode — c’est la nouvelle frontière de la responsabilité.
Les entreprises qui s’engagent dans cette voie découvrent que le changement, loin d’être une contrainte, devient une aventure partagée. Former, fédérer, inspirer : voilà les trois piliers d’une transformation durable. En impliquant leurs collaborateurs, elles réenchantent le quotidien, recréent du lien et participent à la transition d’un modèle plus sobre et plus humain.
Car au fond, changer notre façon de nous déplacer, c’est aussi changer notre façon d’habiter le monde. C’est ralentir pour mieux coopérer, préférer la proximité à la vitesse, l’intelligence collective à la performance isolée.
🌍 Et si, demain, chaque trajet devenait un acte d’engagement ? Et si la mobilité n’était plus un problème à résoudre, mais une promesse à tenir ensemble ?
Questions fréquentes
1. Qu’est-ce qu’un plan de mobilité employeur ?
C’est un dispositif obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés dans les grandes agglomérations, visant à réduire l’usage de la voiture et à promouvoir des mobilités durables.
2. Pourquoi le transport de voyageurs est-il un enjeu RSE majeur ?
Parce qu’il représente souvent le premier poste d’émission de gaz à effet de serre dans le bilan carbone des entreprises.
3. Quels leviers pour réduire ces émissions ?
Télétravail, covoiturage, vélo, flotte mutualisée, politique “train avant avion”, et défis collectifs.
4. Comment mobiliser les salariés autour de la mobilité durable ?
En utilisant les approches comportementales : gamification, engagement collectif, récompenses, nudges positifs.
5. En quoi consiste le Parcours Mobilité Peas’Up ?
Un programme collaboratif et ludique de 3 semaines pour ancrer durablement de nouvelles pratiques de mobilité et réduire les émissions.
Sources
Banque Entreprise BNP Paribas – Conciliez tourisme d’affaires et RSE : les meilleures pratiques
Big Média – Bpifrance : Plan de mobilité employeur, 7 étapes pour le mettre en place en entreprise
Cerema – L’accompagnement au changement de comportement de mobilité
DéplacementsPros – Quels sont les impacts de la RSE sur les voyages d’affaires ?
France Mobilités – Outils et accompagnement pour les plans de mobilité
Generali Entreprise – Plan de mobilité : le guide pour améliorer la mobilité en entreprise
Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) – Ministère de la Transition écologique
Mobilize – Les sciences comportementales vont-elles encourager la mobilité durable ?
Service-Public.fr – Plan de mobilité obligatoire pour les entreprises


