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Animation développement durable en entreprise : levier stratégique pour engager les équipes

  • lesliethiercelin
  • 2 sept.
  • 8 min de lecture

Introduction


Face à l’urgence climatique, aux attentes croissantes des collaborateurs et aux exigences réglementaires, les entreprises sont à un tournant : la stratégie RSE ne suffit plus. Pour transformer les engagements en actions concrètes, l’animation développement durable devient un levier clé. Elle favorise l’engagement collectif, la transversalité, l’innovation et l’appropriation des enjeux RSE par tous les collaborateurs.

Dans un contexte où 79 % des salariés aimeraient être davantage impliqués dans la démarche environnementale de leur entreprise (Baromètre 2024 BVA pour l’ADEME), ces animations apparaissent comme des catalyseurs d’engagement. Elles reconnectent les collaborateurs à la finalité des actions RSE, créent des espaces de coopération et installent durablement de nouvelles pratiques.

Cet article vous propose de comprendre ce qu’est une animation durable, pourquoi elle importe, et comment la mettre en œuvre efficacement, avec des exemples réels issus du secteur privé, du secteur public et de l’audiovisuel.


éoliennes dans un champs

1. Comprendre les bases du développement durable en entreprise


1.1. Quels sont les 3 domaines du développement durable ?


  • Environnemental : réduction des émissions de gaz à effet de serre, économies de ressources, préservation de la biodiversité. Les entreprises doivent mesurer et réduire leur empreinte écologique à travers des actions concrètes, comme l’éco-conception ou la sobriété énergétique.


  • Social : bien-être au travail, conditions inclusives, dialogue social, responsabilité envers les communautés. L’engagement social renforce la cohésion interne, attire les talents et développe la contribution sociétale des entreprises.


  • Économique : viabilité à long terme, gouvernance transparente, modèle d’affaires durable. Une entreprise durable génère de la valeur tout en respectant les limites planétaires, grâce à une vision stratégique à impact.


1.2. Quels sont les 7 principes du développement durable ?


  • Précaution : anticiper les risques environnementaux et sociaux avant qu’ils ne deviennent irréversibles. Cela implique de prendre des décisions même en l’absence de certitudes scientifiques complètes.


  • Participation : impliquer toutes les parties prenantes dans les décisions et les projets. Cela favorise l’adhésion collective et le dialogue social.


  • Responsabilité : chaque acteur doit répondre de ses actions et décisions à l’égard de la société et de l’environnement, y compris dans ses relations commerciales.


  • Solidarité : garantir une justice sociale et environnementale entre les générations et les territoires. Il s’agit de soutenir les plus fragiles dans les transitions.


  • Subsidiarité : agir au niveau le plus pertinent possible, en renforçant les initiatives locales et de terrain.


  • Transparence : communiquer clairement sur les actions et les résultats. Cela renforce la crédibilité des démarches RSE.


  • Amélioration continue : progresser de façon constante et évaluer régulièrement ses performances. Le développement durable est un processus dynamique.


2. Qu’est-ce que l’animation développement durable ?


2.1. L’animation durable : catalyseur de l’appropriation comportementale collective


L’animation durable désigne un ensemble d’initiatives pédagogiques concrètes — comme des ateliers participatifs, des jeux collaboratifs, des défis écologiques ou des outils de visualisation collective tels que les fresques — qui visent à ancrer la stratégie RSE dans la culture quotidienne d’une organisation.

Contrairement aux documents de reporting ou aux politiques institutionnelles, souvent descendantes et peu engageantes, l’animation durable mise sur l’expérience directe, l’émotion, la coopération et l’expérimentation. Elle cherche à faire évoluer les comportements réels des individus au sein d’un collectif, et ce, de manière durable. Maintenant, qu’est-ce que l’appropriation comportementale collective qui permet cet ancrage ?

L’appropriation comportementale collective désigne la manière dont un groupe s’empare d’un enjeu ou d’une norme, jusqu’à en faire un comportement partagé, intégré et répliqué dans ses pratiques quotidiennes. C’est le passage d’une compréhension intellectuelle des enjeux à une action concrète, répétée, portée par le collectif.

Ce processus est étudié en psychologie sociale et repose sur plusieurs mécanismes :

  • Dynamique de groupe : les comportements évoluent plus durablement lorsqu’ils sont renforcés par l’influence et le soutien des pairs (Lewin, 1951).

  • Normes sociales : si un comportement est perçu comme courant (norme descriptive) et valorisé (norme injonctive), il est plus facilement adopté (Cialdini, 1990).

  • Théorie de l’engagement : s’investir dans une activité pousse l’individu à adopter des comportements cohérents avec cet engagement (Joule & Beauvois, 1997).

Ainsi, les animations RSE bien conçues créent un espace propice à la transformation culturelle et comportementale, visible et collective.


Immeuble végétalisé

2.2. Pourquoi faire des animations développement durable ?


  • Sensibiliser les équipes de façon immersive : Les formats participatifs tels que les jeux sérieux, les ateliers collaboratifs ou les fresques permettent de transformer des notions abstraites (empreinte carbone, limites planétaires, résilience des systèmes) en expériences concrètes. Cette immersion renforce la mémorisation, stimule la curiosité et favorise la prise de conscience individuelle et collective.

  • Réveiller l’envie d’agir concrètement : En proposant des défis écologiques, des mises en situation ou des ateliers de co-création, l’animation donne aux collaborateurs l’élan et les outils pour initier des changements dans leurs pratiques professionnelles. L’action devient accessible, contextualisée et valorisée, ce qui encourage son ancrage durable dans les routines de travail.

  • Briser les silos et favoriser la coopération : L’animation RSE crée des ponts entre les services en invitant des profils variés à travailler ensemble. Par exemple, un atelier Fresque peut réunir RH, finance et production pour réfléchir à un enjeu commun. Cela favorise l’intelligence collective, décloisonne les expertises et fait émerger des idées transversales innovantes.

  • Créer des rituels et une culture d’entreprise engagée : En intégrant régulièrement des temps collectifs autour de la transition écologique (comme une Fresque mensuelle, une Semaine du développement durable ou un challenge interne), l’entreprise installe des moments fédérateurs qui rythment la vie collective. Ces rituels renforcent l’identité de l’organisation et donnent du sens au travail.

  • Rendre visible et mesurable l’impact des actions RSE : L’animation permet d’objectiver les progrès accomplis à travers des indicateurs concrets : taux de participation, idées issues des ateliers, projets lancés, retours qualitatifs. Cette visibilité nourrit la reconnaissance interne, légitime la démarche et alimente le reporting extra-financier ou les communications institutionnelles.


Parmi les outils d’animation les plus efficaces, les Fresques pédagogiques occupent une place centrale. La Fresque de la RSE, la Fresque de l’économie circulaire ou encore la Fresque de la diversité sont des ateliers collaboratifs ludiques et structurés, basés sur des cartes à assembler. Ces outils permettent de comprendre les enjeux systémiques, de partager une culture commune et de déclencher des engagements concrets dans un format participatif, stimulant et facilement déployable en entreprise.


3. Comment pratiquer le développement durable en entreprise grâce à l’animation ?


3.1. Étapes pour structurer une démarche d’animation efficace


  • Faire un diagnostic des besoins internes :

    Avant de lancer une animation, il est essentiel d’identifier le niveau de maturité des équipes sur les sujets RSE, leurs connaissances, freins, motivations et attentes. Ce diagnostic permet de cibler les bons messages, d’ajuster le niveau de complexité des ateliers, et de prioriser les enjeux les plus pertinents. Il peut se faire à l’aide de questionnaires internes, d’entretiens ou d’auto-évaluations.


  • Définir des objectifs pédagogiques clairs :

    Une animation efficace repose sur des objectifs bien définis : s’agit-il d’informer, de susciter un débat, d’accompagner un changement de pratiques ou de mobiliser autour d’un projet ? En clarifiant les intentions (ex. : "faire comprendre l’impact du numérique sur l’environnement" ou "inciter à réduire les déchets au bureau"), l’animation gagne en cohérence et en impact. Ces objectifs doivent être partagés avec les participants dès le début.


  • Choisir les bons formats :

    Le format doit être adapté à la culture d’entreprise, au temps disponible et au profil des participants. Les fresques (Climat, Économie circulaire, Biodiversité) sont idéales pour explorer les enjeux systémiques, tandis que les escape games ou challenges sont parfaits pour mobiliser rapidement dans un esprit ludique. Le format peut aussi combiner distanciel et présentiel pour toucher un plus large public.


  • Mobiliser des animateurs ou prestataires spécialisés :

    Un bon animateur est essentiel pour garantir la qualité pédagogique, l’engagement et le respect des messages clés. Il ou elle facilite les échanges, crée un climat bienveillant et adapte le rythme aux participants. Il est possible de former des animateurs en interne ou de faire appel à des prestataires extérieurs certifiés (ex. : pour les fresques, le Réseau des animateurs agréés).


  • Communiquer en interne :

    Une animation réussie repose aussi sur une communication inspirante avant, pendant et après. Il est utile de teaser l’événement, d’envoyer des rappels, puis de partager les résultats ou photos pour valoriser les participants. Cette communication alimente aussi la reconnaissance interne et inscrit la démarche dans une dynamique collective durable.


  • Mesurer l’impact :

    Évaluer les résultats permet d’ajuster les futurs ateliers et de valoriser les progrès accomplis. On peut mesurer la satisfaction des participants, les changements de comportement (ex. : plus d’usage de gourdes, moins d’impressions papier), ou le nombre d’idées concrètes issues des ateliers. Ces indicateurs sont utiles pour alimenter le reporting RSE ou nourrir des plans d’action.


Happeas pour mettre de l'animation en entreprise

3.2. Exemples concrets d’animations durables en entreprise


  • EDF :

    Le groupe a largement déployé la Fresque du Climat, avec plus de 10 000 collaborateurs formés, notamment dans le cadre de son plan stratégique CAP 2030. Cette démarche a permis de vulgariser les enjeux de décarbonation, de créer une culture commune autour du climat et de déclencher des réflexions concrètes dans les métiers techniques comme dans les fonctions support.


  • MAIF :

    L’assureur a organisé une convention citoyenne interne consacrée à l’IA générative. Les salariés ont été invités à débattre des usages, bénéfices et risques de cette technologie émergente. Ce format participatif favorise la réflexion collective, stimule l’appropriation des enjeux numériques et permet de co-construire des orientations stratégiques intégrant les dimensions éthiques et sociales.


  • Ecoprod :

    Dans le secteur audiovisuel, Ecoprod a publié un guide de l’animation écoresponsable, proposant des outils pratiques pour sensibiliser les équipes de tournage (affiches, quizz, charte d’éco-tournage). Des formations dédiées sont également proposées aux régisseurs et producteurs afin d’intégrer des actions concrètes, comme l’identification des postes les plus émissifs ou la mise en place de systèmes de tri sur les plateaux.


  • Ministère de la Transition Écologique :

    Le Club Développement Durable des établissements publics mutualise des boîtes à outils d’animation entre ministères, agences et établissements publics (ADEME, CEREMA…). Les structures partagent leurs bonnes pratiques via des ateliers collaboratifs, des concours inter-services (zéro plastique, mobilité douce) ou encore des défis éco-gestes, afin de créer une émulation collective autour des transitions écologiques.


Conclusion : Êtes-vous prêt à animer la transition dans votre entreprise ?


L’animation durable n’est pas un simple accessoire de communication interne : elle constitue un levier stratégique pour accélérer la transformation écologique et sociale des organisations. En rendant les enjeux accessibles, en créant du lien entre les services et en déclenchant l’action concrète, elle transforme la RSE en culture partagée et vivante.

Elle offre aussi une réponse concrète aux défis du désengagement des salariés, de la crise environnementale et de la nécessaire transformation des modèles d’entreprise. Des outils existent, simples à mettre en place, adaptables à chaque contexte. La Fresque du Climat, la Fresque de l’économie circulaire ou encore les jeux de rôle éco-gestes ne sont plus réservés aux pionniers. Ils deviennent des incontournables des politiques RH, QVT ou RSE.

👌​ Et vous, quelles animations allez-vous lancer pour engager durablement vos équipes, transformer votre culture d’entreprise et passer de l’intention à l’action ?



Sources

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