KPI RSE : Le guide complet pour mesurer la performance et l’impact durable
- lesliethiercelin
- 26 août
- 8 min de lecture
Introduction - RSE et KPI, leviers stratégiques pour votre entreprise
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) s’impose aujourd’hui comme un levier stratégique incontournable pour les entreprises, les collectivités et les organisations. Si les engagements RSE se multiplient, leur crédibilité repose sur la capacité des structures à mesurer concrètement leurs actions.
C’est là qu’interviennent les KPI RSE - de l'anglais Key Performance Indicator. Ces indicateurs clés permettent de piloter, ajuster et valoriser la démarche. Véritables outils de gestion, ils traduisent les ambitions RSE en résultats mesurables et partageables.
Cet article propose un tour d’horizon complet sur les KPI RSE - définition, enjeux, méthodes, outils et bonnes pratiques - avec un objectif clair : vous aider à structurer une stratégie RSE efficace, alignée avec vos objectifs et vos parties prenantes.
KPI RSE : Définition, utilité et exemples concrets
1.1 Qu’est-ce qu’un KPI RSE ? Définition et rôle dans la stratégie responsable
Un KPI est un indicateur clé de performance. Il mesure de façon quantitative ou qualitative l’atteinte d’un objectif stratégique. Dans le cadre de la RSE, les KPI servent à évaluer l’impact des initiatives sociales, environnementales et éthiques d’une organisation. Contrairement aux indicateurs financiers traditionnels, les KPI RSE s’intéressent aux effets des activités de l’entreprise sur ses parties prenantes et sur la société au sens large. Ils permettent de piloter des actions telles que la réduction de l’empreinte carbone, l’amélioration des conditions de travail ou encore l’intégration des principes d’éthique des affaires.
1.2 Les principaux KPI et indicateurs RSE à connaître
La RSE repose sur trois grands piliers, qui structurent les principaux indicateurs :
Environnement
Réduction des émissions de CO₂ (kg ou tonnes par an)
Consommation d’énergie (kWh consommés, part d’énergies renouvelables)
Gestion des déchets (taux de recyclage, réduction des déchets dangereux)
Consommation d’eau (m³ par an, politique de réduction)
Social
Parité hommes-femmes (% de femmes aux postes à responsabilité)
Taux de satisfaction des collaborateurs (résultats d’enquêtes internes)
Absentéisme et turnover (% par an)
Actions de formation (heures de formation par salarié)
Gouvernance
Transparence financière (publication des rapports)
Code de conduite et charte éthique (existence, diffusion, respect)
Dialogue avec les parties prenantes (nombre de concertations, groupes de travail)
Ces indicateurs doivent être sélectionnés en fonction des enjeux spécifiques de chaque entreprise et des attentes de ses parties prenantes.
1.3 Pourquoi mettre en place des KPI RSE ? Les bénéfices pour votre entreprise
Les bénéfices des KPI RSE sont multiples :
Aligner la stratégie RSE avec la stratégie globale de l’entreprise pour garantir sa cohérence et son efficacité.
Répondre aux attentes des investisseurs, clients, collaborateurs qui exigent des preuves concrètes d’engagement.
Améliorer la performance globale en identifiant les leviers de progrès.
Se conformer aux exigences réglementaires, notamment en matière de reporting extra-financier.
Comment mesurer la performance RSE ? Méthodes, étapes et outils

2.1 Mise en place des indicateurs RSE : les 6 étapes clés
Mesurer la performance RSE d’une entreprise ne s’improvise pas. Pour qu’elle soit réellement utile — en interne comme en externe — la démarche de mesure doit s’appuyer sur une méthodologie rigoureuse et structurée. Voici les six étapes clés à respecter pour garantir la pertinence des indicateurs RSE et la fiabilité des résultats obtenus.
Identifier les enjeux RSE grâce à l’analyse de double matérialité.
La première étape pour mesurer la performance RSE consiste à définir clairement quels sont les enjeux prioritaires pour l’entreprise. Cette identification repose sur l’analyse de double matérialité, une approche stratégique de plus en plus utilisée dans le cadre du reporting de durabilité, notamment avec l’entrée en vigueur de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).
Contrairement à l’analyse de matérialité classique, qui se concentrait uniquement sur la perception des enjeux par les parties prenantes, l’analyse de double matérialité croise deux dimensions complémentaires :
La matérialité d’impact : il s’agit d’évaluer l’impact réel ou potentiel des activités de l’entreprise sur l’environnement, la société ou les droits humains. Par exemple, une entreprise textile devra s’interroger sur ses émissions de CO₂, l’usage de substances chimiques ou les conditions de travail chez ses sous-traitants.
La matérialité financière : cette dimension concerne les effets que les enjeux sociaux, environnementaux ou de gouvernance peuvent avoir sur la performance économique de l’entreprise. Cela inclut les risques liés à la réglementation, à la réputation, aux litiges ou encore aux évolutions du marché.
L’intérêt de cette double lecture est d’offrir une vision globale des enjeux de durabilité, à la fois sous l’angle des impacts générés par l’entreprise et sous celui des risques ou opportunités qui peuvent affecter sa viabilité à long terme. Prenons l’exemple d’une entreprise agroalimentaire. Elle pourra identifier comme enjeux majeurs : la gestion durable de l’eau, la réduction des emballages plastiques, ou encore la qualité des relations avec les agriculteurs partenaires. Ces enjeux seront positionnés dans une matrice de double matérialité, qui permettra de les hiérarchiser selon leur importance pour les parties prenantes et selon leur incidence sur la santé financière de l’entreprise. Cette méthode devient incontournable pour structurer une stratégie RSE crédible, alignée sur les standards européens, et répondant aux attentes croissantes en matière de transparence extra-financière.
Définir des objectifs RSE clairs et mesurables
Une fois les enjeux prioritaires établis, il est indispensable de définir des objectifs précis. Ces objectifs doivent répondre aux critères SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporellement définis).
Exemples d’objectifs RSE :
Réduire de 30 % la consommation d’énergie sur 3 ans.
Obtenir 100 % de fournisseurs signataires de la charte éthique d’ici la fin de l’année.
Atteindre 50 % de femmes à des postes de management d’ici 5 ans.
Ces objectifs doivent être alignés avec la stratégie globale de l’entreprise pour garantir leur pertinence et leur cohérence.
Choisir des KPI RSE pertinents et faisables
Le choix des KPI RSE doit répondre à trois exigences essentielles :
Pertinence : L’indicateur doit mesurer un aspect réellement lié à l’enjeu suivi.
Clarté : Il doit être compréhensible par les parties prenantes internes et externes.
Faisabilité : Les données nécessaires doivent être accessibles et fiables. Par exemple :
• Pour la gestion des déchets : quantité de déchets recyclés en tonnes par an.
• Pour la gouvernance : taux de participation des collaborateurs aux formations éthiques.
• Pour la diversité : pourcentage de salariés en situation de handicap. Le bon indicateur est celui qui reflète fidèlement la réalité du terrain sans alourdir inutilement les processus de suivi.
Organiser la collecte de données fiables
La mesure des performances RSE repose sur des données chiffrées et vérifiables. Il est donc crucial de prévoir des dispositifs solides de collecte, que ce soit par des outils internes, des audits, des logiciels de reporting ou des plateformes de suivi.
Quelques bonnes pratiques :
Définir des responsabilités claires pour la saisie et la remontée des données.
Former les collaborateurs à l’utilisation des outils de collecte.
Utiliser des solutions digitales adaptées (par exemple, des plateformes comme Peas’Up qui intègrent des modules de suivi des engagements RSE et d’impact).
Une collecte fiable garantit la légitimité des résultats communiqués.

Analyser les résultats et ajuster vos actions :
Mesurer sans analyser ne sert à rien. Une fois les données collectées, il est essentiel de :
Comparer les résultats obtenus aux objectifs fixés.
Identifier les écarts éventuels.
Comprendre les raisons de ces écarts (causes internes, évolutions de contexte, limites des actions entreprises).
Ajuster les actions, renforcer les dispositifs ou revoir les objectifs si nécessaire.
Cette logique d’amélioration continue est au cœur d’une démarche RSE crédible et efficace. Elle permet de progresser réellement et d’ancrer la RSE dans la stratégie d’entreprise.
Communiquer vos résultats RSE en interne et en externe
Enfin, la communication est une étape incontournable pour valoriser la démarche RSE et renforcer l’engagement des parties prenantes.
En interne, elle sert à motiver les équipes, partager les réussites et renforcer la culture d’entreprise responsable.
En externe, elle permet de valoriser les efforts menés auprès des clients, investisseurs, partenaires ou collectivités. La communication peut prendre plusieurs formes :
• Rapports RSE ou bilans d’impact.
• Publications sur les réseaux sociaux et site internet.
• Participation à des labels ou certifications RSE.
• Présentations lors d’événements ou de conférences.
Il est fondamental que la communication soit transparente, sincère et étayée par des résultats mesurables, afin d’éviter toute accusation de greenwashing ou social washing.
2.2 Quels KPI RSE choisir pour mesurer efficacement l’impact de vos actions ?
On distingue deux grandes catégories d’indicateurs :
Indicateurs quantitatifs (mesurables, chiffrés)
Taux de réduction des émissions de GES
Nombre d'heures de formation par salarié
Pourcentage d'énergies renouvelables utilisées
Indicateurs qualitatifs (appréciations, retours)
Niveau de satisfaction des collaborateurs
Qualité du dialogue social
Perception des parties prenantes externes
La combinaison de ces deux approches permet de mesurer efficacement l’impact réel des démarches RSE.

2.3 Les outils pour piloter vos KPI RSE et suivre vos performances
Tableaux de bord RSE : outils visuels pour suivre l’évolution des indicateurs
Logiciels de gestion RSE
Labels et certifications :
ISO 26000 pour le management responsable
B Corp pour les entreprises à impact
Pacte Mondial de l’ONU (Global Compact)
Ces outils permettent un pilotage efficace et facilitent la communication des résultats auprès des parties prenantes.
Une communication efficace contribue à la valorisation de la marque employeur et renforce la confiance des clients et partenaires.
Conclusion – Les KPI RSE : passer de la déclaration à l’impact mesurable
Mesurer la performance RSE ne relève plus du simple affichage ou du greenwashing. Aujourd’hui, c’est un levier stratégique majeur pour engager les collaborateurs, renforcer la compétitivité et anticiper les attentes de la société. En choisissant des KPI RSE pertinents, alignés sur vos enjeux réels, et en pilotant ces indicateurs avec rigueur, vous transformez votre démarche RSE en stratégie d’impact mesurable.
Au-delà du reporting, c’est une véritable dynamique de progrès continu qui se met en place — pour votre organisation et pour vos parties prenantes. Méthodologies éprouvées, outils de suivi performants, indicateurs fiables, communication transparente… mais aussi mobilisation des collaborateurs : tels sont les piliers d’une stratégie RSE durable et crédible.
Mais la RSE, ce n’est pas que des chiffres ! C’est aussi et surtout des actions pour améliorer l’impact de l’activité de son entreprise. C’est la vocation de solutions innovantes comme Peas’Up, qui facilite le passage à l’action et le suivi des résultats grâce à une approche collective et motivante.
Dans un contexte où la mesure d’impact RSE devient un critère de confiance et de différenciation, une question s’impose :
🌍 Et si vos KPI RSE devenaient le moteur d’une transformation durable, porteuse de sens et de valeur pour votre entreprise, vos équipes… et la société toute entière ?
QUESTIONS FRÉQUENTES
Qu’est-ce qu’un KPI RSE ?
C’est un indicateur clé de performance permettant de mesurer l’impact réel des actions sociales, environnementales et de gouvernance d’une organisation, au-delà des seuls résultats financiers.
Pourquoi mettre en place des KPI RSE ?
Pour piloter efficacement la stratégie RSE, engager les parties prenantes, améliorer la performance globale et répondre aux obligations réglementaires en matière de reporting extra-financier.
Quels sont les types de KPI RSE ?
Les KPI environnementaux (réduction des émissions, consommation d’eau, recyclage), sociaux (parité, satisfaction, formation) et de gouvernance (transparence, éthique, dialogue) couvrent les trois piliers du développement durable.
Comment choisir ses KPI RSE ?
En identifiant les enjeux prioritaires via l’analyse de double matérialité, puis en sélectionnant des indicateurs pertinents, clairs et mesurables, adaptés aux spécificités de l’organisation et aux attentes des parties prenantes.
Sources
Études-et-Analyses.com – Les indicateurs clés de performance RSE
Portail RSE – CSRD : Comprendre la directive européenne et ses enjeux pour la durabilité
Portail RSE – Double matérialité : Comprendre et appliquer cette analyse essentielle pour le reporting de durabilité
Rapport France Stratégie 2023 – RSE : État des lieux des impacts et des indicateurs – (PDF disponible sur le site de France Stratégie)