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Les métiers de la RSE : panorama, débouchés et perspectives

Introduction


À l’heure de l’urgence climatique, des inégalités sociales persistantes et de la pression réglementaire croissante sur les entreprises, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) s’impose comme un pilier incontournable de la stratégie des organisations. Plus qu’un effet de mode, elle devient un levier de transformation globale, impliquant toutes les fonctions de l’entreprise, de la direction aux achats, en passant par les ressources humaines, la production ou la communication.

Ce contexte entraîne une multiplication des métiers de la RSE et une diversification de leurs profils. Ces métiers, encore peu connus il y a quelques années, attirent désormais un nombre croissant de professionnels en quête de sens, de jeunes diplômés, mais aussi de salariés en reconversion.

Dans cet article, nous vous proposons de faire le point sur les métiers liés à la RSE, leurs domaines d’intervention, les compétences recherchées, les formations possibles, ainsi que les métiers d’avenir liés au développement durable.


En route pour la transition

1. Comprendre les fondements de la RSE


1.1. Définition et rôle stratégique de la RSE

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) désigne l’intégration volontaire, par les entreprises, des enjeux sociaux, environnementaux et économiques dans leurs activités et leurs interactions avec les parties prenantes. Cette notion s’appuie notamment sur la norme ISO 26000, qui définit sept grands domaines d’action (gouvernance, droits humains, relations et conditions de travail, environnement, loyauté des pratiques, questions relatives aux consommateurs et développement local).

La RSE dépasse donc la simple conformité réglementaire : elle engage les entreprises à agir de manière éthique, transparente et durable, tout en assurant leur performance économique.


1.2. Quels sont les 3 domaines de la RSE ?

Les piliers de la RSE sont généralement regroupés en trois grands domaines interdépendants :

  • Le pilier environnemental : réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), économies d’énergie, gestion des déchets, éco-conception, biodiversité.


  • Le pilier social : bien-être au travail, diversité et inclusion, égalité femmes-hommes, santé et sécurité.


  • Le pilier économique (ou sociétal) : gouvernance éthique, relations fournisseurs responsables, dialogue avec les parties prenantes.


1.3. Quels sont les domaines d’intervention de la RSE ?

Les champs d’action de la RSE sont vastes et transversaux. Parmi les plus courants, on trouve :

  • Les achats responsables : sélection de fournisseurs locaux, équitables ou à faible impact carbone.


  • La communication éthique : éviter le greenwashing, valoriser les actions concrètes.


  • Le bilan carbone : évaluation de l’empreinte environnementale (scope 1, 2, 3).


  • La diversité et l’inclusion : mise en place de politiques contre les discriminations.


  • La gouvernance : intégration des critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) dans la stratégie globale.


2. Panorama des métiers de la RSE


2.1. Quels métiers dans la RSE ?

Selon France Travail, le nombre de directions RSE a été multiplié par trois entre 2020 et 2023. Cette dynamique s’accompagne d’une montée en compétence des fonctions déjà existantes, mais aussi de l’émergence de nouveaux métiers.

Voici une liste des métiers les plus répandus aujourd’hui :

  • Chargé·e de mission RSE : opérationnalise la stratégie RSE au sein des services, organise des actions de sensibilisation, réalise le suivi des indicateurs. Exemple : dans une entreprise comme Danone, ce poste coordonne la réduction des plastiques ou les programmes nutritionnels locaux.


  • Responsable RSE : définit la stratégie RSE globale de l’entreprise, fixe les objectifs et supervise leur mise en œuvre. C’est un poste stratégique, souvent rattaché à la direction générale.


  • Consultant·e RSE / Développement durable : accompagne plusieurs entreprises dans leur démarche de transformation (conseil externe).


  • Chargé·e de reporting extra-financier : collecte les données ESG, rédige les rapports de durabilité exigés par la directive CSRD.


  • Acheteur·se responsable : évalue les fournisseurs selon des critères sociaux et environnementaux. Chez Schneider Electric, cette fonction implique l’évaluation RSE de plus de 80 000 fournisseurs.


  • Chef de projet Fresque du climat / Ateliers de sensibilisation : de plus en plus présent dans les grandes entreprises.


2.2. Focus métier : Responsable RSE

La fiche métier de l’APEC décrit le/la responsable RSE comme le chef d’orchestre de la politique de durabilité de l’entreprise. Ses missions incluent :


🎓 Formation recommandée : Bac +5 (universités avec master RSE, école de commerce avec spécialisation développement durable, IEP, etc.)


💼 Rémunération : selon l’ISC Paris, le salaire varie entre 40 000 € et 70 000 € brut annuel.


2.3. Nouveaux métiers émergents

Avec l’accélération des obligations réglementaires et des engagements climat, de nouveaux profils apparaissent :


  • Carbone Manager : responsable du calcul, du pilotage et de la réduction de l’empreinte carbone de l’organisation.


  • Consultant en transition écologique : propose des plans de transformation compatibles avec les objectifs de neutralité carbone.


  • Référent économie circulaire : repense les processus pour limiter le gaspillage et maximiser la réutilisation.


  • Formateur RSE : anime des modules auprès des collaborateurs, souvent via des outils comme la Fresque du Climat.


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3. Un marché en mutation : opportunités et formations


3.1. La forte demande en profils RSE

Le marché de l’emploi dans la RSE est en tension. Selon Caroline Renoux (fondatrice du cabinet Birdeo, spécialiste du recrutement RSE), le nombre de postes non pourvus a explosé, notamment sur les profils juniors formés aux enjeux ESG.

Les recruteurs constatent une montée en charge dans :

  • La finance verte (ex. : analyste ESG chez Amundi ou La Banque Postale),

  • L’industrie (carbone manager dans les groupes du BTP comme Saint-Gobain),

  • Le numérique responsable (Green IT dans les ESN comme Sopra Steria).


3.2. Quelles formations pour intégrer un métier de la RSE ?


📚 Parcours académiques :

  • Masters spécialisés (Sciences Po, IAE, Grenoble École de Management, Audencia, Université Paris-Dauphine…)

  • Écoles d’ingénieurs avec spécialisation environnementale (AgroParisTech, INSA, etc.)


📜 Formations professionnelles & certifications :

  • MOOC ADEME (Initiation à la transition écologique),

  • Certification ISO 26000,

  • Formations CSRD/Taxonomie européenne,

  • Formations de facilitation (Fresque du Climat, 2tonnes).


🧠 Compétences clés :

  • Analyse de données, conduite de projet, audit interne.

  • Qualités relationnelles : capacité à convaincre, pédagogie, leadership.


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4. Quels sont les métiers d’avenir liés au développement durable ?


4.1. Des métiers porteurs face à l’urgence climatique

Le rapport ADEME d’avril 2025 insiste sur la montée en puissance de deux types de métiers :

  • Les nouveaux métiers (non existants il y a 10 ans) : data analyst carbone, responsable transition écologique, chef de projet décarbonation.

  • Les métiers transformés : juriste, logisticien, chargé de communication, tous devant désormais intégrer des enjeux de durabilité dans leur pratique.

Le plan France 2030, via l’AMI « Compétences et Métiers d’Avenir », prévoit 2,5 milliards d’euros pour financer ces transformations, dont 1,3 milliard dédiés aux enjeux de décarbonation.


4.2. Des métiers “verdissants” dans toutes les fonctions

La transformation ne touche pas que les experts de la RSE. Elle infuse dans toutes les fonctions :

  • Finance : contrôleur de gestion RSE, analyste ESG.

  • RH : responsable diversité, chargé de QVT (Qualité de Vie au Travail).

  • Communication : communicant responsable, community manager climat.

  • Logistique : supply chain manager bas carbone.


Objectif : faire évoluer les compétences internes, éviter les « green jobs en silos ».


4.3. Une dynamique de reconversion professionnelle

De plus en plus de salariés entament une reconversion vers les métiers de l’impact. Le Baromètre Birdeo 2024 indique que 62 % des cadres interrogés envisagent une transition vers un poste à impact dans les deux prochaines années.

Des plateformes comme Jobs That Make Sense, Birdeo ou encore Les Pépites Vertes accompagnent ces transitions en lien avec les besoins concrets du marché.


Conclusion

Les métiers de la RSE sont en plein essor, portés par une prise de conscience sociétale, des obligations réglementaires accrues et une demande croissante de sens au travail. Qu’ils soient spécialisés ou transversaux, ils représentent une opportunité unique de contribuer activement à la transformation durable des entreprises.

Plus qu’une tendance, c’est une mutation profonde du monde professionnel qui s’opère, où les compétences liées à la transition écologique deviennent stratégiques.

✅​ Et vous, quel rôle souhaitez-vous jouer dans la transformation durable des entreprises ?



QUESTIONS FRÉQUENTES


Qu’est-ce qu’un métier de la RSE ?

C’est une fonction intégrant les enjeux sociaux, environnementaux et économiques dans la stratégie et les opérations d’une organisation, afin de concilier performance et durabilité.


Quels sont les principaux métiers de la RSE ?

Chargé·e de mission RSE, responsable RSE, consultant·e développement durable, acheteur·se responsable, carbone manager, ou encore chef de projet sensibilisation.


Quelles compétences sont recherchées ?

Analyse de données ESG, conduite de projets, connaissance des réglementations, pédagogie et capacité à fédérer autour d’objectifs durables.


Quelles formations permettent d’y accéder ?

Masters spécialisés RSE/développement durable, écoles d’ingénieurs à dominante environnement, certifications ISO 26000, formations CSRD et ateliers de sensibilisation.


Pourquoi ces métiers sont-ils porteurs ?

Ils répondent à la transition écologique, aux exigences réglementaires et à une forte demande des entreprises pour intégrer la durabilité dans toutes leurs fonctions.


SOURCES :


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